Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/209

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
201
CONTES ARABES.

et je vous accorde cette permission, sous une condition néanmoins, qui est de me jurer auparavant que votre absence ne sera pas longue, et que vous reviendrez bientôt. Cette condition ne doit pas vous faire de peine comme si je l’exigeois de vous par défiance ; je ne le fais que parce que je sais qu’elle ne vous en fera pas, après la conviction où je suis, comme je viens de vous le témoigner, de la sincérité de votre amour. »

Le prince Ahmed voulut se jeter aux pieds de la fée, pour lui mieux marquer combien il étoit pénétré de reconnoissance ; mais elle l’en empêcha.

« Ma sultane, dit-il, je connois tout le prix de la grâce que vous me faites ; mais les paroles me manquent pour vous en remercier aussi dignement que je le souhaiterois. Suppléez à mon impuissance, je vous en conjure ; et quoi que vous puissiez vous en dire à vous-même, soyez persuadée que j’en pense encore davantage. Vous avez eu raison de croire que le