Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
210
LES MILLE ET UNE NUITS,

de venir me rendre, par votre présence, la joie dont je n’avois pas été susceptible depuis si long-temps, et que vous serez le bien venu toutes les fois que vous pourrez venir, sans préjudice de vos occupations ou de vos plaisirs. »

Le prince Ahmed ne demeura pas plus de trois jours à la cour du sultan son père, il en partit le quatrième de bon matin ; et la fée Pari-Banou le revit avec d’autant plus de joie, qu’elle ne s’attendoit pas qu’il dût revenir sitôt ; et sa diligence fit qu’elle se condamna elle-même, de l’avoir soupçonné capable de manquer à la fidélité qu’il lui devoit, et qu’il lui avoit promise si solennellement. Elle ne dissimula pas au prince ; elle lui avoua franchement sa foiblesse, et lui en demanda pardon. Alors l’union des deux amans fut si parfaite, que ce que l’un vouloit, l’autre le vouloit de même.

Un mois après le retour du prince Ahmed, comme la fée Pari-Banou eut remarqué que depuis ce temps--