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CONTES ARABES.

arrivée à la capitale, elle alla, par des rues détournées, se faire introduire par la même porte secrète du palais. Le sultan, averti de son arrivée, la fit venir ; et comme il la vit paroître avec un visage sombre, il jugea, qu’elle n’avoit pas réussi, et il lui dit :

« À te voir, je juge que ton voyage a été inutile, et que tu ne m’apportes pas l’éclaircissement que j’attendois de ta diligence ? »

« Sire, reprit la magicienne, votre Majesté me permettra de lui représenter que ce n’est pas à me voir qu’elle doit juger si je me suis bien comportée dans l’exécution de l’ordre dont elle m’a honorée, mais sur le rapport sincère de ce que j’ai fait et de tout ce qui m’est arrivé, en n’oubliant rien pour me rendre digne de son approbation. Ce qu’elle peut remarquer de sombre dans mon visage, vient d’une autre cause que celle de n’avoir pas réussi, en quoi j’espère que votre Majesté trouvera, qu’elle a lieu d’être contente. Je ne