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CONTES ARABES.

aimeroit que très-foiblement, si avec le pouvoir qu’elle a comme fée, elle vous refusoit une chose d’aussi peu de conséquence que ce que je vous prie de lui demander pour l’amour de moi. Abandonnez votre timidité : elle ne vient que de ce que vous croyez n’être pas aimé autant que vous aimez. Allez, demandez seulement, vous verrez que la fée vous aime au-delà de ce que vous croyez, et souvenez-vous que faute de ne pas demander, on se prive de grands avantages. Pensez que de même que vous ne lui refuseriez pas ce qu’elle vous demanderoit, parce que vous l’aimez, elle ne vous refusera pas aussi ce que vous lui demanderez, parce qu’elle vous aime. »

Le sultan des Indes ne persuada pas le prince Ahmed par son discours : le prince Ahmed eût mieux aimé qu’il lui eût demandé toute autre chose, que de l’exposer à déplaire à sa chère Pari-Banou ; et dans le chagrin qu’il conçut, il partit de la cour deux jours plutôt qu’il n’avoit