Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/257

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
249
CONTES ARABES.

plus long-temps aux vives instances de la fée ; il lui dit :

« Madame, Dieu prolonge la vie du sultan mon père, et le bénisse jusqu’à la fin de ses jours ! Je l’ai laissé plein de vie et en parfaite santé. Ainsi ce n’est pas là ce qui cause le chagrin dont vous vous êtes aperçue. C’est le sultan lui-même qui en est la cause, et j’en suis d’autant plus affligé, qu’il me met dans la nécessite fâcheuse de vous être importun. Premièrement, madame, vous savez le soin que j’ai pris, avec votre approbation, de lui cacher le bonheur que j’ai eu de vous voir, de vous aimer, de mériter vos bonnes grâces et votre amour, et de recevoir votre foi en vous donnant la mienne ; je ne sais néanmoins par quel endroit il en a été informé. »

La fée Pari-Banou interrompit le prince Ahmed en cet endroit.

« Et moi, reprit-elle, je le sais : souvenez-vous de ce que je vous ai prédit de la femme qui vous a fait accroire qu’elle étoit malade, et dont