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CONTES ARABES.

avec de grandes démonstrations de joie, mais en secret avec la même jalousie qui augmenta au lieu de diminuer, se leva et se retira seul dans l’intérieur de son palais, où la magicienne, qu’il envoya chercher d’abord, lui fut amenée.

La magicienne à son arrivée, épargna au sultan la peine de lui parler de celle du prince Ahmed, et du succès de son voyage ; elle en avoit été informée d’abord par le bruit qui s’en étoit répandu, et elle avoit déjà préparé un moyen immanquable, à ce qu’elle prétendoit. Elle communiqua ce moyen au sultan, et le lendemain dans l’assemblée de ses courtisans, le sultan le déclara au prince Ahmed, en ces termes :

« Mon fils, dit-il, je n’ai plus qu’une prière à vous faire, après laquelle je n’ai plus rien à exiger de votre obéissance, ni à demander à la fée votre épouse : c’est de m’amener un homme qui n’ait pas, de hauteur, plus d’un pied et demi, avec la barbe longue de trente pieds, qui porte sur