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LES MILLE ET UNE NUITS,

comme nécessaire pour les obliger à continuer de vivre comme ils avoient fait jusqu’alors, selon leur état et leur condition, conformément à l’éducation qu’il leur avoit donnée, et au penchant qui les y portoit.

Les princes Bahman et Perviz, et la princesse Parizade, qui ne connoissoient d’autre père que l’intendant des jardins, le regrettèrent comme tel, et ils lui rendirent tous les devoirs funéraires que l’amour et la reconnoissance filiale exigeoient d’eux. Contens des grands biens qu’il leur avoit laissés, ils continuèrent de demeurer et de vivre ensemble dans la même union qu’ils avoient fait jusqu’alors, sans ambition de la part des princes de se produire à la cour, dans la vue des premières charges et des dignités auxquelles il leur eût été aisé de parvenir.

Un jour que les deux princes étoient à la chasse, et que la princesse Parizade étoit restée, une dévote Musulmane, qui étoit fort âgée, se présenta à la porte, et pria qu’on lui