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LES MILLE ET UNE NUITS,

tendu, qu’elle l’admira, en disant qu’il falloit que celui qui l’avoit fait tracer, fût un excellent maître dans son art. Elle fut enfin amenée devant la princesse, qui l’attendoit dans un grand salon, lequel surpassoit en beauté, en propreté et en richesses tout ce qu’elle avoit admiré dans les appartemens.

Dès que la princesse vit entrer la dévote :

« Ma bonne mère, lui dit-elle, approchez-vous, et venez vous asseoir près de moi. Je suis ravie du bonheur que l’occasion me présente de profiter pendant quelques momens du bon exemple et du bon entretien d’une personne comme vous, qui a pris le bon chemin en se donnant tout à Dieu, et que tout le monde devroit imiter s’il étoit sage. »

La dévote au lieu de monter sur le sofa, voulut s’asseoir sur le bord ; mais la princesse ne le souffrit pas : elle se leva de sa place ; et en s’avançant, elle la prit par la main et l’obligea de venir s’asseoir près d’elle à la