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CONTES ARABES.

place d’honneur. La dévote fut sensible à cette civilité :

« Madame, dit-elle, il ne m’appartient pas d’être traitée si honorablement, -et je ne vous obéis que parce que vous le commandez, et que vous êtes maîtresse chez vous. »

Quand elle fut assise, avant d’entrer en conversation, une des femmes de la princesse servit devant elle et devant la princesse, une petite table basse, marquetée de nacre de perle et d’ébène, avec un bassin de porcelaine dessus, garni de gâteaux et de plusieurs porcelaines remplies de fruits de la saison, et de confitures sèches et liquides.

La princesse prit un des gâteaux ; et en le présentant à la dévote :

« Ma bonne mère, dit-elle, prenez, mangez, et choisissez de ces fruits ceux qui vous plairont ; vous avez besoin de manger après le chemin que vous avez fait pour venir jusqu’ici. »

« Madame, reprit la dévote, je ne suis pas accoutumée à manger des