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CONTES ARABES.

« Seigneur, dit-il, qui que vous soyez, je vous suis infiniment obligé du bon office que vous avez bien voulu me rendre ; je suis prêt à vous en marquer ma reconnoissance en tout ce qui peut dépendre de moi. Vous n’avez pas mis pied à terre que quelque besoin ne vous y ait obligé ? Dites-moi ce que c’est, je tâcherai de vous contenter, si je le puis ? »

« Bon derviche, reprit le prince Bahman, je viens de loin, et je cherche l’oiseau qui parle, l’arbre qui chante et l’eau jaune. Je sais que ces trois choses sont quelque part ici aux environs ; mais j’ignore l’endroit où elles sont précisément. Si vous le savez, je vous conjure de m’enseigner le chemin, afin que je ne prenne pas l’un pour l’autre, et que je ne perde pas le fruit du long voyage que j’ai entrepris ? »

Le prince à mesure que le derviche tenoit ce discours, remarqua qu’il changeoit de visage, qu’il baissoit les yeux, et qu’il prit un grand sérieux, jusque-là qu’au lieu de répondre,