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CONTES ARABES.

en soyez pas souvenu auparavant.

La chose arriva comme le sultan l’avoit prévu : sans les trois boules d’or, les princes eussent encore oublié de parler à la princesse Parizade leur sœur. Elles tombèrent du sein du prince Bahman quand il eut ôté sa ceinture en se préparant à se mettre au lit. Aussitôt il alla trouver le prince Perviz, et ils allèrent ensemble à l’appartement de la princesse, qui n’étoit pas encore couchée ; ils lui demandèrent pardon de ce qu’ils venoient l’importuner à une heure indue, et ils lui exposèrent le sujet avec toutes les circonstances de leur rencontre avec le sultan.

La princesse Parizade fut alarmée de cette nouvelle.

« Votre rencontre avec le sultan, dit-elle, vous est heureuse et honorable, et dans la suite, elle peut vous l’être davantage ; mais elle est fâcheuse et bien triste pour moi. C’est à ma considération, je le vois bien, que vous avez résisté à ce que le sultan souhaitoit ; je vous en suis