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LES MILLE ET UNE NUITS,

nous eût donné deux princes aussi bien faits et d’aussi bonne mine. Il pourroit en avoir à peu près de même âge, si les couches de la sultane, qui en souffre la peine depuis long-temps, eussent été heureuses. »

La première chose que fit le sultan en arrivant dans son palais, fut de mener les princes dans les principaux appartemens, dont ils louèrent la beauté, les richesses, les meubles, les ornemens et la symétrie, sans affectation, et en gens qui s’y entendoient. On servit enfin un repas magnifique, et le sultan les fit mettre à table avec lui ; ils voulurent s’en excuser, mais ils obéirent dès que le sultan leur eut dit que c’étoit sa volonté.

Le sultan qui avoit infiniment d’esprit, avoit fait de grands progrès dans les sciences, et particulièrement dans l’histoire, avoit bien prévu que par modestie et par respect, les princes ne se donneroient pas la liberté de commencer la conversation. Pour leur donner lieu de parler, il la com-