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LES MILLE ET UNE NUITS,

pas, et les voix seront plus distinctes. »

Le sultan s’avança, et il fut si charmé de la douce harmonie du concert, qu’il ne se lassoit pas de l’entendre. À la fin il se souvint qu’il avoit à voir l’eau jaune de près ; ainsi, en rompant le silence :

« Ma belle, demanda-t-il à la princesse, dites-moi, je vous prie, cet arbre admirable se trouve-t-il par hasard dans votre jardin ? Est-ce un présent que l’on vous a fait, ou l’avez-vous fait venir de quelque pays éloigné ? Il faut qu’il vienne de bien loin : autrement, curieux des raretés de la nature, comme je le suis, j’en aurois entendu parler. De quel nom l’appelez-vous ? »

« Sire, répondit la princesse, cet arbre n’a pas d’autre nom que celui d’arbre qui chante, et il n’en croît pas dans le pays ; il seroit trop long de raconter par quelle aventure il se trouve ici. C’est une histoire qui a rapport avec l’eau jaune et avec l’oiseau qui parle, qui nous est