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CONTES ARABES.

chée d’un chien, d’un chat, d’un morceau de bois ? »

« Je l’ai cru, repartit le sultan, parce que les sages-femmes me l’ont assuré. »

« Ces sages-femmes, Sire, repartit l’oiseau, étoient sœurs de la sultane, mais sœurs jalouses du bonheur dont vous l’aviez honorée préférablement à elles ; et pour satisfaire leur rage, elles ont abusé de la facilité de votre Majesté. Elles avoueront leur crime, si vous les faites interroger. Les deux frères et leur sœur que vous voyez, sont vos enfans qu’elles ont exposés, mais qui ont été recueillis par l’intendant de vos jardins, et nourris et élevés par ses soins. »

Le discours de l’oiseau éclaira l’entendement du sultan en un instant :

« Oiseau, s’écria-t-il, je n’ai pas de peine à ajouter foi à la vérité que tu me découvres et que tu m’annonces. L’inclination qui m’entraînoit de leur côté, et la tendresse que je sentois déjà pour eux, ne me disoient que