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CONTES ARABES.

avoit plus personne dans les rues, que la nuit s’avançoit, et que chacun étoit retiré chez soi, se déguisa, prit son arquebuse, ceignit son épée et sortit secrètement pour aller trouver sa nouvelle épouse. Arrivé au commencement de la rue, il vit de loin les flambeaux, reconnut le lieutenant de police avec ses gens, et le jeune marchand qui étoit à côté de lui, et entendit la plupart des officiers qui crioient : « Brisez la porte, saisissez la vieille, et tourmentez-la pour lui faire dire où est le voleur son gendre. »

Le seul Hassan s’efforçoit au contraire de contenir cette multitude enragée, en leur disant : « Braves camarades, respectez les lois que vous devez faire observer, et ne précipitez rien. Ce sont des femmes, elles n’ont point d’homme avec elles, ne les maltraitez pas. Peut-être l’homme qu’on a dénoncé n’est pas un voleur, et cette affaire peut avoir pour nous des suites fâcheuses. » « Hassan, s’écria Schamama, tu n’es pas fait pour