Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
66
LES MILLE ET UNE NUITS,

vous faites peur à tout le monde. Je veux entrer à votre service, et voler les femmes tandis que vous volerez les hommes. Vous me ferez part de vos secrets, et je pourrai réussir ; car tel maître, tel valet, tel père, tel fils, dit le proverbe. Cependant, si dès que ces gens-là sont venus, ils eussent brisé la porte et fussent tombés sur nous, tandis que vous n’étiez pas encore ici, que serions-nous devenues ? Mais, grâce à Dieu, vous êtes venu à temps. »

Le calife se mit à rire ; et sa jeune épouse, assise à ses côtés, se réjouissoit de leur délivrance, lorsque le lieutenant de police entra, accompagné de ses quatre principaux officiers, parmi lesquels étoient Schamama et Hassan. Le calife fit avancer ce dernier, et lui dit d’appeler l’émir Iounis, commandant de mille hommes. Celui-ci parut sur-le-champ. Le calife lui ordonna de châtier le lieutenant de police et Schamama.

Iounis obéit, et s’acquitta de sa commission en homme à qui elle ne