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CONTES ARABES.

jouirent de voir Sencharib privé de celui qui étoit le plus ferme appui de sa puissance. Les ennemis de l’empire en triomphèrent, et ne cherchèrent plus que des prétextes pour envahir l’Assyrie.

Le roi d’Égypte, qui avoit éprouvé plus d’une fois que le sage Hicar ne le cédoit en rien à ses prêtres et à ses ministres, prétendit dès-lors l’emporter sur le monarque assyrien, autant en sagesse qu’en puissance. Il fit aussitôt partir pour Ninive un envoyé chargé de remettre à Sencharib la lettre suivante :

« Salut et honneur à mon frère et à mon ami le roi Sencharib. La nature a mis l’Égypte au-dessus des autres pays, et ses habitans, en étudiant la nature, ont surpassé tous les peuples. Une nouvelle merveille doit frapper ici les regards de l’étranger, et annoncer au loin toute la puissance du génie. Je voudrois bâtir un palais entre le ciel et la terre : si l’Assyrie possède un homme assez habile pour en être l’ar-