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CONTES ARABES.

promit de combler de biens et d’honneurs celui qui l’avoit sauvé.

Abou Shomaïk courut aussitôt au palais d’Hicar, et descendit dans le souterrain où il étoit caché. Il le trouva occupé à prier et à méditer. Il lui apprit tout ce qui venoit de se passer, et le conduisit devant le roi.

Sencharib fut touché de l’état dans lequel il vit Hicar. Son visage étoit pâle et défiguré ; son corps maigre et couvert de poussière ; ses cheveux et ses ongles étoient devenus d’une longueur extraordinaire. Le roi ne put néanmoins retenir en le voyant, les transports de sa joie. Il se précipita au-devant de lui, l’embrassa en pleurant, lui témoigna sa joie de le revoir, et tâcha de le consoler et de s’excuser auprès de lui.

« Ma disgrâce, lui dit Hicar, a été l’ouvrage de la perfidie et de l’ingratitude. J’ai élevé un palmier, je me suis appuyé contre lui, et il est tombé sur moi. Mais puisque je puis encore vous servir, oubliez les maux que j’ai soufferts, et n’ayez aucune inquié-