Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
217
CONTES ARABES.

que le chien que le froid fait entrer humblement dans une maison, et qui, après s’être réchauffé, aboie après ceux de la maison, qui sont obligés de le chasser et de le battre de peur qu’il ne les morde ; tu t’es couvert de plus d’infamie que le pourceau, qui, après avoir été lavé et nettoyé, aperçoit un bourbier et se vautre dedans.

» Élevé par moi au plus haut rang, tu as employé pour me perdre le crédit que je t’avois procuré. Un vieux arbre disoit un jour aux bûcherons qui l’abattoient : « Le bois de mes branches fait le manche de vos cognées, et sans moi vous ne pourriez me renverser. »

» J’espérois que tu serois pour moi un rempart contre mes ennemis, et tu creusois mon tombeau.

» Ton mauvais naturel a rendu tous mes avis inutiles. On disoit un jour à un chat : « Renonce à dérober : nous te ferons un collier d’or, et nous te nourrirons avec du sucre et des amandes. » « Je ne puis oublier,