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LES MILLE ET UNE NUITS,

lui plairoient davantage. On fit porter au palais les étoffes les plus riches, les bijous les plus précieux, et on y mena aussi quelques esclaves, parmi lesquels étoit le jeune voleur dont on s’étoit emparé.

Le roi, après avoir tout visité rapidement, arrêta ses yeux sur le jeune homme. Il fut frappé de sa figure, et demanda qui il étoit ? Le chef de la caravane lui raconta qu’ils avoient été assaillis dans leur voyage par des brigands : qu’ils s’étoient défendus courageusement, en avoient tué une partie, mis l’autre en fuite, et s’étoient saisis du jeune homme, qui étoit, à ce qu’il disoit, fils du chef des brigands. Cette circonstance n’empêcha pas que le jeune esclave ne plût infiniment au roi et qu’il ne voulût l’acquérir. Il le témoigne au chef de la caravane : celui-ci le pria de l’accepter au nom de tous les voyageurs ; ajoutant qu’ils étoient tous ses esclaves, et que Dieu n’avoit fait vraisemblablement tomber ce jeune homme entre leurs mains que parce qu’il le destinoit à sa Majesté.