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CONTES ARABES.

Le roi fort satisfait, congédia la caravane, et fit entrer le jeune homme dans son palais. Il n’avoit d’abord été frappé que des agrémens de sa figure ; il ne tarda pas à s’apercevoir de son esprit, de sa sagacité et de l’étendue de ses connoissances. Il remarqua sa générosité, son désintéressement. Chaque jour il découvroit en lui de nouveaux talens, autant au-dessus de son âge, que de l’origine qu’il lui supposoit.

Azadbakht enchanté des talens du jeune homme, résolut de les mettre à profit ; il lui confia l’intendance de ses trésors, et ordonna que rien n’en sortit à l’avenir sans l’ordre du jeune intendant.

Le nouveau ministre s’acquitta de son emploi d’une manière qui devint bientôt avantageuse aux finances du roi. Les visirs disposoient auparavant à leur gré des trésors de l’état. La fermeté et la vigilance du jeune intendant firent cesser leurs déprédations. Le roi s’aperçut bientôt des heureux effets de ce nouvel ordre de