Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/287

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
237
CONTES ARABES.

magnificence de l’appartement, de la quantité de bougies qui l’éclairoient, entre, trouve un lit tout dressé, se laisse tomber dessus, et cède au sommeil qui l’accable. Des esclaves viennent peu après préparer la collation qu’on avoit coutume de servir tous les soirs au roi et à la reine. Elles apportent les sorbets, les confitures, disposent les cassolettes et les parfums. Le jeune homme dormant profondément n’entend rien, et les femmes le voyant de loin, croient que c’est le roi qui repose.

Azadbakht avoit donné ce jour-là un grand souper aux principaux seigneurs de la cour. Après le repas, il passa chez sa nouvelle épouse, et la conduisit dans l’appartement où tout étoit préparé pour les recevoir. Le roi vit en entrant un jeune homme étendu sur son lit, et reconnut son jeune intendant. Une fureur jalouse s’empare aussitôt de ses sens. « Quelle est cette conduite, dit-il à Behergiour en la regardant d’un œil irrité ? Assurément, cet esclave n’a pu