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LES MILLE ET UNE NUITS,

même de la prédiction de l’astrologue, et forma un projet dont il croyoit le succès certain. Il avoit, en achetant du blé, réservé la moitié de son argent comptant, et n’avoit pris sur cet argent que ce qu’il lui avoit fallu pour vivre depuis trois ans. Celui qui lui restoit étoit encore considérable. Il en fit équiper un vaisseau, le chargea des effets et des marchandises qui lui restoient, et s’embarqua.

» La mauvaise étoile du marchand sembla pour cette fois retenir sa maligne influence. Ce premier voyage ne fut pas tout-à-fait malheureux ; le marchand obtint à-peu-près les rentrées qu’il attendoit.

» Enhardi par cette espèce de succès, le marchand résolut de demander à divers négocians quels étoient les objets sur lesquels il y avoit plus de bénéfice à faire, et dans quel pays il falloit les transporter. Les négocians lui firent connoître des marchandises sur lesquelles il pouvoit gagner cent pour un, en les transportant dans un pays fort éloigné.