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CONTES ARABES.

tôt avertir ses compagnons. Ils se rassemblèrent, se jetèrent sur le marchand, lui enlevèrent sa veste, et s’enfuirent. Le marchand se consola de cet accident, en pensant aux deux perles qui lui restoient. Il entra dans une ville voisine pour les vendre, et les remit à un crieur public.

» Le hasard voulut qu’on eût volé depuis peu à un joaillier de la ville, dix perles absolument semblables à celles du marchand. Le joaillier voyant les deux perles entre les mains du crieur, lui demanda à qui elles appartenoient. Le crieur montra le marchand qui les lui avoit données pour vendre. Le joaillier s’apercevant que le marchand avoit l’air pauvre et misérable, crut avoir trouvé le voleur de ses dix perles.

» Dans cette persuasion, le joaillier s’approcha du marchand, et lui demanda doucement où étoient les huit autres perles. Le marchand, de bonne foi, crut qu’on lui parloit des perles qu’il avoit cousues dans sa veste, et répondit ingénument