Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/319

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
269
CONTES ARABES.

rasser de lui. Dans ce dessein, ils se présentèrent devant le roi. L’un d’eux lui dit qu’ils avoient un avis de la plus haute importance à lui donner. « Quel est-il, dit le roi ? »

« Ce jeune marchand, continua le page, qui a l’honneur d’approcher si souvent de votre Majesté, et que vous avez élevé au-dessus de tous les seigneurs de la cour, a formé le dessein d’attenter à votre vie. Nous l’avons vu hier soir, tenant une épée nue a la main, et épiant je moment de se jeter sur vous. »

» Le roi changea de couleur à ce discours, et demanda aux pages s’ils avoient quelque preuve du dessein criminel qu’ils prêtoient à son favori. Le page qui portoit la parole pour les autres, répondit : « Si le roi veut ce soir faire semblant de dormir, et observer son favori, il verra de ses propres yeux la vérité de ce que nous lui avons dit. »

» Les pages allèrent ensuite trouver le favori, et lui dirent : « Le roi approuve fort votre zèle ; il est très--