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CONTES ARABES.

intendant en finissant, c’est ainsi que la précipitation du marchand lui causa bien des regrets, et que la sage lenteur de son fils l’empêcha de faire périr son frère, et lui fit retrouver son père et sa mère. Que votre Majesté ne se hâte donc pas de me faire périr, de peur qu’elle ne se repente ensuite, et ne soit fâchée de ma mort. »

Le roi ayant entendu l’histoire du marchand et de ses deux enfans, ordonna de nouveau de reconduire le jeune esclave en prison, et dit au visir qu’il examineroit encore le lendemain cette affaire, et que ce retard n’empêcheroit pas le coupable d’expier, par sa mort, le crime qu’il avoit commis.


Le lendemain, qui étoit le troisième jour de la détention du jeune prince, le troisième visir se présenta devant le roi, et lui dit : « Ô Roi, ne perdez pas de vue l’affaire de votre jeune intendant, et ne différez pas davantage le châtiment qu’il a mérité !