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LES MILLE ET UNE NUITS,

sabre, me tuera, et alors que deviendrois-tu ? Aie patience, te dis-je : la patience est toujours récompensée. »

» En continuant leur route, ils arrivèrent à un village du Kerman[1], près duquel couloit une rivière. « Arrête-toi un instant, dit Abousaber à son épouse, afin que j’aille dans ce village m’informer de l’endroit où nous pourrons loger. » En disant ces mots, il laissa sa femme sur le bord de la rivière, et se rendit au village.

» Tandis qu’il étoit au village, un cavalier vint faire boire son cheval à la rivière. Il vit la femme d Abousaber, la trouva de son goût, et lui dit : « Montez avec moi, je vous épouserai, et vous ferai un sort avantageux. » « Je suis mariée, répondit l’épouse d’Abousaber. » Le cavalier tirant alors son sabre, la menaça de la tuer si elle ne consentoit pas à le suivre. La malheureuse ne pouvant opposer de résistance, écrivit avec le bout du doigt sur le sable :

  1. Province de Perse.