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CONTES ARABES.

se troubla, rougit, céda aux instances de son père, et lui fit l’aveu de sa passion.

« Pourquoi, lui dit alors le roi, t’abandonner à la tristesse, et te laisser ainsi consumer inutilement ? La princesse dont tu es amoureux peut devenir ton épouse. Je vais la demander pour toi au roi son père : ma puissance est égale à la sienne, et j’espère qu’il ne dédaignera pas notre alliance. »

» Dès que Behezad eut conçu l’espoir d’obtenir l’objet de sa passion, l’impatience succéda chez lui à l’abattement. Le roi de Perse envoya sur-le-champ des ambassadeurs au roi de Turquestan pour lui demander sa fille, en le priant de régler lui-même les conditions du mariage avec le prince de Perse. Le roi du Turquestan consentit à donner sa fille au prince, à condition qu’il recevroit six cent mille pièces d’or.

» Le roi de Perse envoya aussitôt tout ce qui se trouvoit dans son trésor, et fit et fit dire au roi du Turquestan