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CONTES ARABES.

Khorassan. Ce roi, frappé de la bonne mine du prince, ne voulut pas croire que ce fût un voleur : il l’engagea d’avouer qui il étoit, et pourquoi il s’étoit porté à cet excès ? »

» Behezad eut honte de se faire connoître, et aimant mieux mourir que de déshonorer son nom, protesta au roi qu’il n’étoit qu’un voleur et un brigand. Le roi toujours persuadé, malgré cela, que ce jeune homme ne pouvoit être un voleur, le fit conduire en prison, espérant découvrir un jour qui il étoit, et lui donna quelqu’un pour le servir.

» Quelque temps après, le bruit se répandit que le prince Behezad avoit disparu. Le roi son père écrivit à tous ses voisins pour en apprendre des nouvelles, et leur fit en même temps la peinture du jeune prince. Le roi du Khorassan reconnut aussitôt que le jeune homme qu’on lui avoit amené comme un voleur, et qu’il retenoit en prison, étoit le prince Behezad. Il le fit venir, et lui montra la lettre du roi son père.