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CONTES ARABES.

» Le roi Beherkerd réfléchissant alors sur toute sa conduite, disoit en lui-même : « Ce qui m’arrive aujourd’hui est la punition des injustices que j’ai commises. J’ai souvent fait périr des innocens ; je vais perdre la vie à mon tour comme auteur d’un meurtre dont je ne suis pas coupable. »

» Tandis que, livré à ses réflexions, il se promenoit dans la cour de la prison, un oiseau vint se percher vis-à-vis de lui. Beherkerd, sans y penser, ramassa une pierre et la jeta à l’oiseau. La pierre ne l’atteignit point, et passa par-dessus les murs de la prison. Le fils du roi d’Oman jouoit par hasard au mail dans une grande place voisine. La pierre retomba sur lui, le blessa à l’oreille, et lui fit éprouver une douleur si vive, qu’il fut quelque temps sans connoissance.

» On chercha de quel côté étoit partie la pierre, et on reconnut qu’elle avoit été lancée par le nouveau prisonnier, déjà violemment soupçonné d’assassinat. On l’amena devant le