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CONTES ARABES.

du Turquestan ayant lu la lettre, dit à l’ambassadeur de se rendre à l’appartement de la princesse, afin de la voir et de s’entretenir avec elle. Aboutemam, surpris de ce discours, pensa sur-le-champ qu’on vouloit mettre à l’épreuve sa discrétion, sa délicatesse et son respect pour la fille d’un grand monarque. Il se rappela ce que disent les sages : « Celui qui sait réprimer ses regards, garder sa langue et retenir ses mains, est à l’abri de tout danger. » Il résolut de se conduire d’une manière qui non-seulement ne l’exposât à aucun reproche, mais qui pût même flatter l’orgueil du souverain.

» La princesse, prévenue de la visite de l’ambassadeur, l’attendoit dans le plus magnifique habillement. Elle étoit assise sur un trône éclatant et couverte de bijoux d’or, de perles et de pierreries.

» Aboutemam, ayant été introduit, se prosterna loin du trône, et se releva ensuite en tenant les yeux baissés, et les mains croisées sur sa