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CONTES ARABES.

chasse ou eu voyage, Aboutemam va trouver la reine, et reste seul avec elle. »

» Les deux petits pages ne demandèrent pas mieux que de dire ce que vouloient les visirs. On leur fit répéter plusieurs fois leur petite conversation, et on leur recommanda de profiter du premier moment où ils seroient seuls avec le roi. L’après-midi le roi s’étant retiré dans sa chambre, et jeté sur son sofa pour se reposer, les enfans s’approchèrent de lui, et entamèrent leur dialogue. Le commencement piqua la curiosité du roi, qui n’eut garde de les interrompre, et fit semblant de dormir.

» Le dialogue fini, le roi réfléchit sur ce qu’il venoit d’entendre. La jeunesse des enfans, leur innocence ne permettoit pas de soupçonner leur bonne foi. Ils ne pouvoient être d’intelligence avec personne, et ils ne répétoient que ce qu’ils avoient entendu par hasard. Ces réflexions persuadèrent au roi que son favori étoit coupable, et enflammèrent sa colère.