Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/440

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
390
LES MILLE ET UNE NUITS,

des courses dans les environs et piller ceux qu’ils rencontroient. Le sultan informé de ces brigandages, résolut de les reprimer, et d’empêcher qu’ils ne pussent se renouveler à l’avenir. Il rassembla quelques troupes, et se mit à leur tête, dans le dessein d’investir le village, de s’emparer des plus coupables et de désarmer les autres.

» Les habitans du village croyant n’avoir affaire qu’à quelques soldats sans chef, et ignorant que le roi lui-même marchoit contr’eux, voulurent repousser les premiers qui se présentèrent. Le jeune prince s’étant saisi d’un arc, en décocha une flèche, qui alla frapper le sultan et le blessa mortellement.

» Les paysans ayant bientôt reconnu à qui ils avoient affaire, mirent bas les armes. On s’empara de ceux qui avoient fait le plus de résistance, et on les conduisit au sultan. Ce prince, occupé du danger où il étoit, ordonna qu’on les retînt prisonniers, et qu’on fît venir les astrologues.

» Lorsque les astrologues furent