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CONTES ARABES.

dre la liberté à son neveu, un de ses visirs prit la parole.

» Il lui représenta d’abord que l’élévation de Malik-schah, et tout ce qui avoit précédé ayant été l’ouvrage de son grand-père, et l’effet d’une aveugle prédilection, on ne pouvoit l’en accuser lui-même ; qu’il étoit trop jeune, et la puissance du roi trop bien affermie pour qu’il pût exciter quelques troubles ; que l’état de langueur et de foiblesse où l’avoit réduit sa prison, ne permettoit pas de croire qu’il jouit long-temps de la vie. Le visir ajouta que pour concilier sa clémence avec sa sûreté, le roi pouvoit envoyer son neveu sur une des frontières de l’empire.

» Balavan approuva ce conseil, et résolut de donner à son neveu le commandement d’une place frontière, exposée aux attaques fréquentes des infidèles. Par-là il se montroit généreux, flattoit les grands et le peuple, faisoit cesser une compassion dont les suites l’inquiétoient, et croyoit se défaire du jeune prince.