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CONTES ARABES.

ses instances et ses caresses, que la reine, après lui avoir fait promettre le secret, lui raconta son histoire et celle de son fils. « Dieu soit loué, s’écria la nourrice en se prosternant, il ne sera pas difficile de calmer la jalousie du sultan et de le détromper ! »

« Ma mère, lui dit Schah-khatoun, je vous préviens, et je vous jure par ce qu’il y a de plus sacré, que j’aime mieux périr avec mon fils, que de m’exposer, en lui donnant ce nom, à me voir soupçonnée d’imposture, et à m’entendre dire que je ne l’appelle ainsi que pour couvrir mon déshonneur. Ainsi, je crois que la patience et la résignation sont les seuls remèdes à mon malheur. »

« Ma fille, permettez-moi ce nom, répondit la nourrice touchée de la constance et de la délicatesse de la reine, j’espère que Dieu fera connoître la vérité, sans vous exposer au danger que vous craignez. Je vais aller trouver le sultan, et, s’il le faut,