Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/500

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
450
LES MILLE ET UNE NUITS,

Le roi Azadbakht interrompit ici le jeune page. « C’est assez, lui dit-il, écouter tes discours séducteurs ; l’instant de ton supplice ne peut plus être différé. » Les bourreaux se saisissent aussitôt de leur victime, et l’emmènent hors de la ville, accompagné d’une garde nombreuse. Le roi lui-même, suivi de toute sa cour, se rend au lieu du supplice.

Le chef des voleurs qui avoit autrefois élevé le jeune homme comme son fils, se trouvoit par hasard dans la foule rassemblée pour être témoin de l’exécution. Il demanda quel étoit le criminel ? On lui raconta son histoire, et de quelle manière il avoit été fait prisonnier en attaquant une caravane, et amené à la cour du roi. Le chef des voleurs pensa aussitôt que ce jeune homme pouvoit être celui qu’il avoit élevé, et qui avoit été fait prisonnier dans une circonstance toute pareille. Ses soupçons se changèrent en certitude lorsqu’il le vit paroître. Il perce aussitôt la foule, écarte les gardes, et se jette au cou