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XXI

LA PROCESSIONNAIRE DU PIN

Jules de grand matin alla trouver Louis. Ils se dirent quelques mots à l’oreille et partirent, avec le déjeuner dans la poche, une pomme et un morceau de pain. Où vont-ils si joyeux ? Ils vont, sur la recommandation de l’oncle, chercher certain nid de chenilles dans un bois de pins du voisinage. Chemin faisant, Jules raconte l’histoire du taupin, il raconte l’histoire des branchines, qui tirent du pistolet d’une façon si originale. Ces bombardiers, il faut les voir. En traversant une prairie, on s’arrête donc au pied d’un saule, et, comme l’oncle l’avait dit, des branchines sont bientôt trouvés. La société des petits carabiques bleus se disperse effrayée, canonnant d’ici, canonnant de là. Les deux enfants pouffent de rire. Enfin l’artillerie s’apaise, faute de poudre sans doute, et l’on se remet en chemin. Deux heures après, ils étaient de retour avec le nid de chenilles. Dans l’après-midi, sous le grand sureau du jardin, l’oncle racontait ceci.

Paul. — On voit fréquemment, à l’extrémité des rameaux de pins, de volumineux paquets de soie blanche entremêlée de feuilles. Ces paquets sont, en