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III

LE PAPILLON

Le lendemain, Émile et Jules étaient en admiration devant les papillons qui voletaient sur les fleurs du jardin. Oh ! qu’ils sont beaux ! se disaient-ils ; oh ! mon Dieu ! qu’ils sont beaux ! Il y en a dont les ailes sont barrées de rouge sur un fond grenat ; il y en a d’un bleu vif avec des ronds noirs ; d’autres sont d’un jaune de soufre avec des taches orangées ; d’autres sont blancs et frangés d’aurore. Ils ont sur le front deux fines cornes, deux antennes, tantôt effilées en aigrette, tantôt découpées en panache. Ils ont sous la tête une trompe, un suçoir aussi mince qu’un cheveu et roulé en spirale. Quand ils s’approchent d’une fleur, ils déroulent la trompe et la plongent au fond de la corolle pour y boire une goutte de liqueur mielleuse. Oh ! qu’ils sont beaux ! Oh ! mon Dieu ! qu’ils sont beaux ! Mais si l’on vient à les toucher, leurs ailes se flétrissent et laissent entre les doigts comme une fine poussière de métaux précieux.

L’oncle vint. — Celui-ci, disait-il, dont les ailes sont blanches avec une bordure et trois taches noires, s’appelle la piéride du chou. Cet autre plus grand, dont les ailes jaunes et barrées de noir se terminent