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LES RAVAGEURS

Paul. — Non, car il est de règle que les insectes meurent après la ponte.

Jules. — Vous avez oublié de nous dire le nom du mangeur des noisettes.

Paul. — C’est juste. On l’appelle balanin des noisettes. Il est facile à reconnaître à son long bec très menu et fortement recourbé, enfin au duvet gris jaunâtre qui recouvre l’insecte en entier. — Un autre balanin, plus petit, mais de même forme et de même coloration que le précédent, vit à l’état de larve dans l’intérieur des glands du chêne. On le nomme balanin des glands. Un troisième, peu répandu dans nos pays, vit dans l’intérieur des noyaux de cerises. C’est le balanin des cerisiers.

Jules. — Comme les charançons diffèrent de manière de vivre ! La calandre ronge les grains de blé ; les rynchites roulent des feuilles, piquent les poires et les prunes ou coupent les bourgeons ; maintenant voici les balanins qui s’attaquent à l’amande de la noisette, de la cerise, du gland. Y en a-t-il qui mangent les fleurs ?

Paul. — Sans doute. Aucune partie de la plante n’est épargnée par les insectes. Le pommier, le poirier, le cerisier ont chacun leur charançon qui vit, à l’état de larve, aux dépens de leurs boutons. Ces destructeurs de fleurs se nomment anthonomes. Vous voyez ici celui du pommier, le plus répandu de tous. — Il est brun, avec une petite bande blanche bordée de noir et placée obliquement au bout de chaque élytre. Dès le mois d’avril, il se répand sur les pommiers et perce de son bec menu les fleurs encore en boutons. Dans chacune il dépose un œuf.