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PYRALES

feuilles mortes, et devient papillon l’année suivante, quand apparaissent toutes jeunes les pommes et les poires où doivent être pondus les œufs de la nouvelle génération.

On trouve dans les prunes et les abricots un ver qui ressemble beaucoup à celui des poires et des pommes ; on en trouve un autre dans les châtaignes, un troisième dans les cosses des petits pois, dont il ronge les grains tendres. Le premier est la chenille d’un papillon nommé pyrale des prunes, le second est la chenille de la pyrale brillante, le troisième appartient à la pyrale des pois. Celui-ci, quand il a mangé le meilleur des grains tendres d’une cosse, passe dans une autre qu’il perce d’un trou rond. Le papillon apparaît en juin, et la larve en juillet et août. Aussi les pois printaniers ne sont jamais véreux, tandis que ceux de la fin de l’été le sont très fréquemment. Cet exemple vous montre comment, dans certains cas, on peut préserver une récolte en accélérant ou retardant le semis suivant l’époque d’apparition des ravageurs.

Émile. — Rien de pareil n’est applicable aux châtaignes ; je le comprends fort bien : les châtaigniers portent leurs fruits à une époque fixe, qu’il n’est pas en notre pouvoir d’avancer ou de retarder, et la pyrale vient à l’heure où la table est mise pour sa larve. Quel ver dégoûtant, quand on le trouve, rouge et cuit dans son jus, au cœur de la châtaigne !

Louis. — Nous ne pouvons rien non plus pour les poiriers ?

Paul. — Pas grand’chose. Il y en a qui ramassent les fruits véreux tombés à terre ou encore sur l’arbre,