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LES TORDEUSES

sur un foyer allumé au milieu de la vigne. Au moyen d’une cafetière, on en répand environ un litre sur chaque cep, de manière à bien atteindre toutes les parties où les chenilles ont pu se réfugier. Protégé par sa rude écorce, le cep ne souffre pas de ce lavage à l’eau bouillante ; quant aux chenilles, pas une ne résiste. Les vignobles échaudés de la Bourgogne furent si bien délivrés de la pyrale, qu’il n’a plus été parlé de dégâts calamiteux.

Jules. — Les pyrales ne pourraient-elles revenir aussi nombreuses que la première fois ?

Paul. — C’est douteux si, dès qu’elles apparaissent, on a recours à la cafetière d’eau chaude.

Les autres pyrales tordeuses de feuilles ont moins d’importance. La chenille de la tordeuse du prunier vit d’abord aux dépens des fleurs de cet arbre ; plus tard elle se construit un rouleau de feuilles qu’elle tapisse de soie. Le papillon a une large tache blanche à l’extrémité des ailes supérieures.

La tordeuse du cerisier a des mœurs à peu près semblables. Le papillon se reconnaît aux deux larges bandes obliques et couleur de rouille de ses ailes supérieures.

Sur les feuilles du poirier vit la tordeuse de Holm, qui porte une tache triangulaire blanche au milieu du bord des ailes supérieures.

Jules. — Je n’ai pas souvenir d’avoir vu dans les champs les papillons que vous nous montrez.

Paul. — Ils sont trop petits pour attirer l’attention de quelqu’un qui n’est pas averti.

Jules. — Ce que j’ai vu très souvent sur les arbres à fruits, les arbustes et toutes sortes de plantes, c’est