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LES RAVAGEURS

on a négligé d’entourer la base des arbres d’une couche de goudron pour arrêter la phalène à l’époque de la ponte, il ne reste qu’un moyen de défense, bien moins efficace que le premier : c’est de secouer les arbres infestés pour faire tomber les chenilles et les écraser.

Louis. — Je préfère l’anneau de goudron.

Paul. — Oui, mais il faut l’appliquer à temps, en automne, époque d’apparition du papillon.

La phalène hyémale a les ailes supérieures d’un gris vineux, pointillées de brun et rayées en travers de bandes obscures. La femelle est un peu mieux favorisée que celle de la phalène effeuillante : elle a un commencement d’ailes, des moignons trop courts pour lui permettre de voler. On la rencontre courant à terre vers la fin de l’automne, à l’approche des froids. Son apparition tardive lui a valu le nom d’hyémale, qui veut dire de la saison d’hiver. Comme la phalène effeuillante, elle grimpe sur les arbres pour y déposer ses œufs. On l’empêche de faire sa ponte toujours avec la barricade de goudron. Ses œufs éclosent au printemps. Les chenilles ont toute leur grosseur au mois de mai. Elles sont en général noirâtres, avec des lignes longitudinales blanches, jaunes ou vertes. Au sortir de l’œuf, ces chenilles pénètrent dans les bourgeons des poiriers, des pommiers, des abricotiers et autres arbres à fruits. Plus tard, elles s’établissent une à une entre deux feuilles, qu’elles réunissent par les bords avec des fils de soie.