Page:Les Souspirs amoureux de François Beroalde de Verville 1606.pdf/9

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A celle qui a causé l'impression de
ces souspirs.


MADAME, si quelquefois vous avez pris plaisir aux piteux accens de souspirs que je tirois du plus prez de mon cœur, quand respirant heureusement la vie du bel œil qui me perce jusques à l'ame : je vous tesmoignois la verité de ma passion, vous souvenant de ma fidelité, jettez à cette heure quelque petit regard r'adoucy sur les divers pourtraits de mes affections : Et si jamais vous logeastes en vostre sang quelque douceur, recevez les aussi humainement, que j'ay eu de felicité a vivre & mourir pour vous, que j'honoreray, tant que defaillant, je me transformeray en l'essence du mesme amour que je souspire pour vos beautez.