Page:Les Veillées du Père Bonsens - Premier entretien (vol 1 et 2), 1865.pdf/40

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Petit Toine. — Oh ! non ; ça m’aurait fait trop de peine.

Bonsens. — Voyez-vous Androche, l’effet de cet exemple ?

Androche. — Seriez-vous contre la peine de mort, M. Bonsens ? Il n’y a que les rouges qui…

Bonsens. — Tant que la loi sera telle qu’elle est, il faudra bien l’exécuter ; mais je crois qu’il viendra un temps où tout le monde sera d’accord sur l’inutilité et la cruauté de cette punition. Le commandement de Dieu est bien clair et bien net. Il dit : tu ne tueras point. Il ne dit pas : tu tueras un homme qui a fait un faux ; on a pendu pour cela. Il ne dit pas : tu tueras un homme qui a volé un mouton ; on a pendu pour cela. Il ne dit pas : tu tueras celui qui en aura tué un autre, et il n’a pas même tué Caïn qui avait tué son frère. Il a voulu lui laisser le temps de voir combien son crime avait été grand. Mais pour tout comprendre, il faut du temps et si nous ne voyons pas cela, ceux qui viendront après nous penseront que nous étions bien sévères.

François. — Seriez-vous contre la peine de mort, monsieur Bonsens ? On dit que les gazettes à bons principes sont pour, et les autres contre.

Bonsens. — Tenez, mes amis, je vais