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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

Pour a ce remédier ilz désirent d’y travailler pour la gloire de Dieu, soubz loffre quilz font de se retirer audict lieu du faulxbourg de la Croix rousse s’y loger à leurs fraitz et y faire leurs exercisses comme il leur est permis par Sa Majesté ainsy quilz ont accoustumé ez endroicts ou ilz sont establis sans que pour quelque cause ou occasion que ce soit 41z puissent de présent ny a ladvenir espérer ou rechercher destre establis et avoir aulcung convent dans la ville ny changer de demeure. Comme aussy aux conditions de ne point mandier, ny faire aulcune queste dans ladite Ville daultant quilz ne veulent estre a charge aux communaultes des pauvres et familles religieuses ja establies.

« Et ilz prieront Dieu pour la prospérité de la Ville et vostre conservation.

« Vernat. »

Cette requête, datée du mois d’avril 1624, vint en délibération dans la séance du Consulat du 9 mai suivant. Les magistrats de la cité, émus du délaissement spirituel du faubourg, donnèrent leur consentement aux religieux, à la condition « y spécifiee de ne point mendier, ny faire aucune queste dans ladicte ville. »

L’administration ecclésiastique fut plus bienveillante encore. Mgr de Marquemont favorisa ce nouvel établissement, exprima le désir que l’église future du couvent fût dédiée à saint Denis, son patron, et offrit aux religieux d’être lui-même le fondateur de ce monastère.

Après avoir obtenu cette double autorisation, le P. Charles de Sainte-Agnès quitta le domicile hospitalier de M. Christophe Vernat qui l’avait accueilli, qui demeura l’auxiliaire dévoué de la communauté naissante, et qui en resta le syndic [ou Père temporel. Nous venons de voir son nom au bas de la requête présentée au Consulat ; sa maison était à l’angle nord-est des rues du Griffon et Puits-Gaillot.

Nos religieux, le P. Charles de Sainte-Agnès à leur tête, montèrent à la Croix-Rousse et s’installèrent provisoirement dans une maison de louage. Un an après, ils achetaient du sieur avocat de la