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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

feront leur résidence perpétuelle et actuelle dans ledit faubourg de la Croix-Rousse ; qu’ils ne puissent être plus de douze religieux, et que, s’ils quittent leur demeure, l’autorisation de quêter leur soit refusée. »

Rassurés sur ce point, ils ont une nouvelle complication avec l’administration ecclésiastique. Mgr de Marquemont meurt en 1626, il leur faut une nouvelle autorisation de son successeur, Mgr Charles Miron. Elle est accordée les 26 avril et 14 juin 1628, aux conditions suivantes :

Ils ne pourront outrepasser le nombre de douze religieux ; ils seront obligés d’administrer aux habitants du faubourg les sacrements de Baptême, Eucharistie et Pénitence en cas de nécessité ; ce pouvoir est révocable ad nutum ; ils ne pourront en aucune façon s’immiscer en la conduite d’aucun couvent de religieuses de la ville ou du diocèse, à moins d’y être appelés par l’archevêque.

Telles furent les difficultés des commencements ; mais, à cette date de 1628, voilà les Augustins libres de toute entrave, ils vont se mettre à l’œuvre.

Le 8 avril 1629, on posa solennellement la première pierre de l’église en présence du prévôt des marchands et des échevins, et les travaux continuèrent. L’église fut placée, selon le vœu du défunt cardinal de Marquemont, sous le patronage de saint Denis.

La construction d’une église est toujours une lourde charge, et la pauvreté notoire des Augustins réformés aurait eu quelque droit de s’en alarmer. Mais un généreux citoyen lyonnais, Jean Girardot, confiseur de la ville, vint à leur aide. Il fonda une messe basse à dire chaque samedi et leur donna trois cents livres tournois, somme considérable pour l’époque. Les Augustins, reconnaissants, car il est probable que Jean Girardot ne borna pas là ses libéralités, lui donnèrent le titre de fondateur. Jean Girardot fut aussi recteur de l’Hôtel-Dieu. Je dis que sans doute il se montra généreux envers les Petits-Pères, nous n’en avons pas de preuve, mais nous savons que c’est lui qui, dans cette église qu’il, avait contribué à élever, fonda deux confréries, celle de Notre-Dame des Sept-Douleurs et