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LES AUGUSTINS RÉFORMÉS

celle de la Bonne-Mort, sous le patronage de saint Nicolas de Tolentin ; nous en parlerons plus loin. Mais il est a présumer que Jean Girardot appuya son initiative de ses libéralités.

Avant d’aller plus loin, remarquons que nous sommes à ces années funèbres signalées par ce terrible fléau dont nous aurons à parler si souvent, la peste. Nous donnons de plus longs détails en parlant des Capucins. Mais tous les ordres religieux firent vaillamment leur devoir. La Croix-Rousse fut peut-être moins éprouvée que les quartiers inférieurs, mais elle fut contaminée cependant, et les Petits-Pères se dévouèrent au service des malades. C’est surtout à l’hôpital Saint-Laurent de la Quarantaine et au lieu de la Fleur-de-Lys, qui en était une dépendance, que nos religieux se prodiguèrent ; un acte consulaire cite même deux noms, le P. Agricol et le F. Simplicien, qui furent exposés au fléau pendant quatre ans : le F. Simplicien mourut. On cite aussi un P. Cyrille, qui mourut au service des pestiférés.

L’église et le couvent étaient encore en construction en 1633, mais ils ne tardèrent pas à être achevés. L’ensemble était plutôt modeste que recherché. Le P. de Saint-Aubin rapporte que le couvent fut dressé en un grand espace et un plein sol qui est partagé en un grand jardin, en beau parterre et en des allées merveilleusement agréables. Clapasson se borne à dire que le couvent est assez bien bâti. Pour avoir une idée de l’ensemble, disons que l’église est bâtie dans le sens de celle d’aujourd’hui, du sud au nord ; que le cimetière des religieux est au chevet de l’église, au nord ; qu’à l’occident se trouve le cloître avec ses galeries à arcades, sur lesquelles s’ouvrent des salles de communauté et des cellules ; qu’au delà enfin, limité par ce qui est aujourd’hui la grande rue de Cuire, s’étend un vaste clos, dont les produits servent à la nourriture des religieux. Le clocher actuel est le seul survivant de ce passé.

L’église n’avait rien de remarquable ; c’était une nef rectangulaire, couverte d’un simple lambris et terminée par un chœur, où étaient les stalles des religieux. À cette nef on avait ajouté à droite, en entrant, une nef plus petite divisée en chapelles.