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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

gieuses, et, le jour fixé pour l’élection arrivé, on y procédait aussi solennellement que possible. L’archevêque, le Chapitre, le gouverneur, le Consulat étaient invités, et devant ces illustres personnages, on chantait la messe du Saint-Esprit et le Veni Creator. La prieure claustrale prononçait l’éloge de l’abbesse défunte, et les religieuses votaient par écrit, en présence du notaire apostolique. Après la proclamation du vote, on chantait le Te Deum, pendant que les religieuses prêtaient à l’élue le serment de fidélité. Dans le plus bref délai possible, on procédait à la bénédiction de la nouvelle abbesse, soit à Saint-Pierre, soit à la primatiale de Saint-Jean. Elle se présentait accompagnée de quatre custodes, tenant un cierge à la main, s’agenouillait devant l’évêque, qui lui faisait quelques-questions, et qui la bénissait. La cérémonie se terminait par le baiser de paix. L’élection de l’abbesse eut lieu en ces formes jusqu’au dix-septième siècle ; à partir de cette époque, le roi se réserva la nomination selon son bon plaisir.

L’abbesse avait ses officiers ; les principaux étaient au nombre de quatre : le prévôt ou secrétaire, l’écuyer ou gentilhomme d’honneur, le pontonnier et le sommelier ; le prévôt était chargé des affaires temporelles, le second accompagnait l’abbesse et remplissait les fonctions de maître des cérémonies, le troisième était chargé de percevoir les droits de péages établis sur le Rhône, le quatrième avait l’intendance des vins, des huiles et des comestibles.

Après l’abbesse, il y avait la grande prieure et la prieure claustrale ; celle-ci était chargée du chœur et de tout ce qui concernait le service spirituel.

Les exercices religieux consistaient en deux grand’messes chaque jour, les vêpres et des processions générales ou particulières. Mais beaucoup de religieuses ne se croyaient pas tenues d’assister à tous ces exercices.

Les prieurés qui relevaient de Saint-Pierre étaient au nombre de quatorze, dont quatre relevaient de la crosse abbatiale : Vénissieux, Dolomieu, Morancé et Mionnay. Les dix autres étaient ceux de Charpieux, Dessines-Arandon, Saint-Priest, Guérins, Cézérieux,