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LES BÉNÉDICTINES

gation, faire prononcer des voeux aux religieuses, et les religieuses n’y étaient pas disposées, à cause des incertitudes trop légitimes de avenir. Quand il voulut faire adopter cette mesure, Mme  de Bavoz et huit ou dix autres furent seules dé l’avis de Monseigneur. Ce petit troupeau fut envoyé à Pradines, mais les huit ou dix sœurs dont je viens de parler demandèrent à rentrer à Saint-Charles, et Mme  de Bavoz resta seule. Elle fut autorisée à recevoir de nouveaux sujets, et la séparation étant imminente, l’ancienne Bénédictine fit préférer la règle de saint Benoît, avec des modifications. L’élaboration de la règle demanda du temps, puis de longs délais furent nécessaires pour l’approbation, de sorte qu’à proprement parler, malgré qu’en 1818 les vingt premières religieuses eussent prononcé leurs vœux solennels, il n’y eut de Bénédictines à Pradines qu’en 1830, époque où le Saint-Siège délivra le bref qui approuva la nouvelle règle sous le nom de Saint-Benoît, et un autre bref qui instituait Mme  de Bavoz abbesse du nouveau monastère, sans néanmoins qu’elle puisse porter la crosse et les autres insignes de cette dignité. Le costume est noir, une robe traînante, relevée hors du chœur, un scapulaire, un voile d’étamine noire, une guimpe arrondie et un bandeau en toile blanche ; la coule monastique pour le chœur.

L’abbaye de Pradines ne tarda pas à étendre son action. Mme  de Montjulin, elle aussi ancienne religieuse de Saint-Pierre de Lyon, essaya, en 1824, de faire revivre l’ordre de Saint-Benoît près de cette même ville d’où ses anciennes compagnes avaient été chassées jadis. Mme  de Bavoz, pour hâter cette œuvre, envoya, en 1831, dix jeunes religieuses qui apportèrent à la communauté une vitalité nouvelle. C’est en bas du village de Cuire, au lieu de la Rochette, dans l’antique manoir qui, avant le dix-septième siècle, avait servi d’infirmerie aux moines de l’Île-Barbe, que le couvent fut fondé. Il est aujourd’hui en pleine prospérité.

Pradines a eu encore trois autres filles : Jouarre, au diocèse de Meaux, en 1837 ; Saint-Jean-d’Angély, au diocèse de La Rochelle, en 1839 ; et Chantelle-le-Château, au diocèse de Moulins, en 1853.

Revenons, pour terminer, à l’abbaye royale de Saint-Pierre, et