Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
131
LES BÉNÉDICTINES

choix sur Lyon, et se mit aussitôt à poursuivre les autorisations nécessaires : celles du Souverain Pontife et de l’archevêque de Lyon furent assez faciles à obtenir. Le seigneur de Cornillon, duc de Ventadour, en sa qualité de fondateur, essaya d’opposer quelque résistance, mais l’intervention de Mgr de Marquemont, ainsi que les injonctions souveraines de Louis XIII, firent disparaître toute difficulté. Enfin, le Consulat, en 1622, donna son autorisation « à la condition que les religieuses de la communauté de Chazeaux s’engageront à ne pas mendier et à vivre uniquement de leurs revenus. »

En conséquence, l’année suivante (1623), le monastère de Chazeaux fut transféré à Lyon, et la nouvelle abbesse — car le prieuré devint abbaye — acheta pour ce nouvel établissement, au prix de dix mille livres, une ancienne maison qui existe encore à l’angle méridional de la montée des Chazeaux et de la montée SaintBarthélémy, en face du passage du Rosaire.

Cette maison étant une maison historique, il n’est pas inutile d’en dire un mot. Elle avait appartenu à messire de Mandelot, gouverneur de Lyon. Au-dessus de la porte d’entrée, on voit encore les armoiries de Mandelot et celles de sa femme Éléonore de Robertet.

Mandelot tient dans notre histoire une place considérable. Il n’a pas eu d’historien, aussi les jugements les plus divers ont-ils été portés sur son compte. Les uns le louent de sa fermeté, les autres le blâment de n’en avoir pas eu assez, et l’accusent d’avoir laissé accomplir à Lyon une Saint-Barthélémy sauvage. Quoi qu’il en soit, Mandelot, gouverneur de Lyon, à l’époque la plus difficile de notre histoire locale, ne s’en tira pas sans honneur.

François de Mandelot, seigneur de Passy, de Lerne et de Viraux, vicomte de Chalon, chevalier désordres du roi, gouverneur et lieutenant général du Lyonnais, Forez et Beaujolais, naquit à Paris le 20 octobre 1529. Son enfance et sa jeunesse se passèrent avec Jacques de Savoie, duc de Nemours, dont il fut page et écuyer. À cette époque déjà il guerroyait beaucoup autour de notre ville, qui était sous la domination du baron des Adrets. En 1571, il devint